Processus de création d'une histoire : Dos à la forêt (étape 5)
Processus de création d'une histoire ! Dos à la forêt
On arrive à la cinquième et avant-dernière étape du processus, que nous attendions tous : l'écriture en elle-même.
Comme d’habitude, un rappel de l’ensemble des étapes :
Étape 1 : trouver le thème global de l’histoire, le(s) personnage(s) principal(aux) et la problématique/le résumé.
Étape 2 : écrire une nouvelle en prequel, pas forcément directement liée à l’histoire principale mais qui permet une première approche de l’univers, de son fonctionnement, etc.
Étape 3 : lister les grandes parties (situation initiale, élément déclencheur, péripéties, résolution, conclusion…) avec les grandes lignes de ce qu’il s’y passe
Étape 4 : rédiger la scène clé de chacune des parties, vers laquelle le récit devra s’orienter pour faire avancer l’histoire
Étape 5 : rédiger.
Étape 6 : relire, demander un avis extérieur, modifier, faire corriger, etc.
Une fois toute la préparation en amont terminée, il est temps de passer à ma partie favorite de la création d’une histoire : sa rédaction !

Comme pour toutes les étapes de ce processus, la rédaction d’une histoire peut être faites avec des méthodes différentes, selon les affinités de l’écrivain.
Je ne les connais évidemment pas toutes mais j’en ai testé quelques unes :
Écrire quand l’inspiration est là et l’attendre patiemment quand elle n’y est pas (ça a longtemps été ma technique, mais j’avais tendance à laisser traîner l’écriture pendant des mois en faisant cela).
S’imposer d’écrire au moins un petit peu chaque jour, ne serait-ce qu’une phrase, et plus si on le peut (c’est parfait pour empêcher l’inertie et le blocage, dont je suis souvent victime)
Définir un quota de mots ou de pages à écrire par jour et se forcer de s’y tenir jusqu’à la fin de l’écriture (je vise généralement 500 ou 1000 mots, selon si je travaille ou suis en vacance).
S’imposer une deadline où l’ensemble du roman devra être écrit, ou plusieurs deadline avec une par étape (j’ai testé mais j’ai trop de mal à évaluer le temps que me prendra l’écriture d’un texte pour m'y tenir vraiment)
A noter que ces techniques peuvent être adaptées, combiner et mixer à votre guise selon vos affinités avec l’écriture, mais aussi avec le contexte : inutile de se mettre la pression à écrire tous les jours si vous savez que, durant une semaine, vous n’aurez pas assez de temps.
Le but est d’empêcher la procrastination, pas de se culpabiliser.
L’écriture est bien sûr l’une des étapes les plus importantes du processus. C’est la concrétisation de toute la préparation en amont, ces heures de réflexions et de travail que vous avez eu jusqu’à présent.
Des projets qui ne restent que des idées au fond de notre tête ne seront jamais aussi satisfaisants que d’écrire, mais surtout de terminer de les rédiger.
Ça peut aussi représenter beaucoup de pression (peur de mal faire, que ça ne soit pas à la hauteur de ce qu’on espérait, qu’on arrive pas à mettre en mots ce qu’il y a dans notre tête…). Voilà pourquoi il est important d’être correctement préparé lorsqu’on en arrive là.
C’est vraiment à ce moment du processus que tout le travail en amont fait jusqu’à présent révèle son utilité.
En effet, les précédentes étapes facilitent l’écriture : on sait où l’on est (étape 2), où l’on va (étape 3), et on a déjà rédigé des étapes importantes (étape 4).
Cela permet d’aller plus vite et surtout d’éviter (ou au moins de limiter) les blocages dus à un manque d’idées ou à des incohérences. De plus, cela allège le travail au moment de cette étape : en effet, sans avoir besoin de réfléchir au scénario ou à l'univers, on peut permettre de se concentrer sur l'essentiel, sur nos difficultés et sur le plaisir d'écrire.
Pour dos à la forêt, j’ai utilisé la méthode du quotas de mot minimum par jour, en priorisant ce projet sur tous les autres.
C’est ce qui m’a permis de terminer l’écriture du roman en environs 3 mois (pour 48 500 mots, c’est à dire 103 pages A4). C’est presque le double de mon rythme d’écriture normal.
Les scènes écrites en avance, grâce à l’étape 4, m’ont particulièrement aidé à la fin : j’ai souvent du mal à clôturer mes histoires, d’autant plus après plusieurs mois d’écriture intensive où je commence à saturer. Le fait d’avoir déjà rédigé au calme une des scènes les plus cruciales m’a évité un blocage qui aurait pu durer un bon moment, au lieu de quoi je n’ai eu qu’à adapter quelques passages pour pouvoir conclure mon histoire.
Pour le prochain article, même si le plus dur est passé, on arrive sur la dernière étape : la désolation !!!

Pardon, je voulais dire : on arrive sur la dernière étape : la relecture.
On se retrouve au prochain article !
Léandra Vazeille.